Michel Onfray à l’Opéra de Nice pour le Cercle Wagner-Rive Droite, interviewé par Marie-Automne Peyrègne.
Sur la scène de l’Opéra de Nice, j’en ai entendu des ténors : des Corelli, des Pavarotti, des Domingo, des Vanzo, des del Monaco. Et puis, un jour, j’ai entendu Michel Onfray.
Les premiers rayonnaient par leur voix, le second par sa pensée. Mais l’effet était le même : éblouissant !
Dans une vie antérieure, cet homme – Michel Onfray- a dû fréquenter Nietzsche et Wagner tant il connaît les détails de leur vie et leur pensée. Il a dû se glisser dans leurs rencontres lorsqu’après la Guerre de 70, ils imaginaient construire l’Europe à partir de l’opéra populaire.
Cet homme a saisi les vibrations du monde dans le prélude du troisième acte de Parsifal, a perçu celles du Big Bang dans les notes du début du Ring – comme il a entendu la musique des pulsars chez Gérard Grisey.
Cet homme – Michel Onfray, toujours – n’est jamais allé à Bayreuth mais en parle mieux que nous qui, pourtant, croyons connaître parfaitement le lieu. Il nous en apprend des détails qu’on ignorait ou qu’on n’avait pas remarqués.
Ce familier de Schopenhauer situe la musique au centre d’un balancier qui va de la souffrance à l’ennui. Son auditoire de l’Opéra de Nice fut bien soulagé de constater qu’il se situait au milieu !
Michel Onfray proféra cette affirmation inouïe, énorme, monumentale, que dans un opéra, le compositeur prime sur le metteur en scène, et que le « Ring » est de Wagner et non de Chéreau. Vite, Onfray metteur en scène !
Tout cela, il le dit lors de la conférence organisée par le Cercle Wagner Rive Droite, que préside Yves Courmes.
Il répondait aux questions brillantes de la rayonnante Marie-Automne Peyrègne.
Il eut cette réflexion sur les mécènes : « Souvent, les mécènes sont riches et n’ont pas d’idées, les artistes ont des idées et ne sont pas riches !
Je ne suis pas mécène »…
André PEYREGNE