Libre propos n° 7 par Gilles ABITBOL/ Août 2022

TOSCANINI et WAGNER

25 Mars 1867 : Naissance à Parme d’Arturo Toscanini. On sait que Wagner occupa une position centrale dans le répertoire du maestro, qui avait entendu la musique de Wagner pour la première fois à Parme, lors d’une production de Lohengrin à laquelle il participait en tant que jeune violoncelliste. Des années plus tard il écrivit à ce sujet : « C’est alors que je pris conscience, émerveillé, du génie de Wagner. J’ai été conquis dès les premières mesures et ces harmonies célestes me révélèrent un monde nouveau. »

Le tout premier opéra wagnérien qu’il dirigea, ce fut Le Vaisseau Fantôme », en 1893, à Palerme, œuvre qu’il n’eut d’ailleurs plus l’occasion de diriger, sauf l’ouverture qui resterait en permanence à son répertoire.

Le maestro ouvrit sa première saison au Teatro Regio de Turin en 1895 avec Le Crépuscule des Dieux et inaugura sa carrière de directeur musical de la Scala de Milan, en 1898, avec Les Maîtres-Chanteurs de Nuremberg. Défenseur acharné de l’univers musical wagnérien, il programma Tristan et Isolde à la Scala en 1901. Siegfried Wagner était présent à cette occasion et écrivit à sa mère tout le bien qu’il pensait du chef italien, dont on continuait pourtant à dire que, parce qu’Italien, il ne pouvait qu’être insensible à la tradition musicale allemande. A noter une affection particulière de Toscanini pour le prélude de l’acte III de Tannhaüser  ainsi que pour Parsifal qu’il dirigea à la Scala en 1928 et à Bayreuth en 1931, Bayreuth où, à l’invitation de Siegfried Wagner et de son épouse Winifred, il avait dirigé une nouvelle production de Tannhaüser   en 1930, et cela malgré les réticences de wagnériens « purs et durs » qui ne voulaient pas entendre parler d’un chef italien. Il fut le premier chef non allemand invité sur la « colline sacrée ».

 

 

En 1933, suite à l’arrivée de Hitler au pouvoir, Hitler à qui Winifred avait demandé d’écrire personnellement au maestro, Toscanini se désista immédiatement et il ne devait d’ailleurs plus jamais revenir en Allemagne. Cette décision fut un « crève-cœur » pour le maestro : « Bayreuth, le plus profond regret de ma vie », dira-t-il plus tard ; lui dont l’interprétation était extraordinaire tant par son élévation spirituelle que par son intensité et sa force expressive » ( cit. de Mortimer H. Frank) ; lui dont la devise fut : «  Être démocratique dans la vie mais aristocrate en art. »

N.B. : Son concert d’adieu, en avril 1954, triste fin de règne car le maestro eut plusieurs « absences », fut entièrement consacré à Wagner.

https://youtu.be/aLsbFs7Ddes

(son remasterisé absolument époustouflant)

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