DU BELCANTO SUR LE ROCHER Opéra de Monte-Carlo

 

A l’heure ou quasiment tous les théâtres d’Europe gardent porte close le Rocher Monégasque affichait un après-midi Belcanto avec deux voix de haute volée et un chef spécialiste du genre en la personne de Riccardo Frizza.
L’autorité et l’expérience de celui qui officie en qualité de directeur musical du Festival Donizetti de Bergame depuis 2017 ne font aucun doute. Rien ne bouge dans les pupitres du philharmonique de Monte-Carlo et la direction en acier trempé du chef Italien concède un peu de sémillance à Rossini, une connotation romantique à Bellini mais affiche un ton carrément martial pour la trilogie Tudor.
Fort heureusement les deux voix féminines ont du coffre et n’ont même pas peur d’affronter les décibels qui investissent les moindres recoins de l’auditorium Rainier III.

 

Eblouissante d’aisance dans les vocalises et les aigus Karine Deshayes se joue des péripéties rossiniennes et colore de nuances vif argent les arabesques de l’écriture de Donizetti. Seul un curieux vide dans le bas médium vient parfois contrarier la pyrotechnie de la mezzo-soprano française qui triomphe aujourd’hui sur les plus grandes scènes internationales.

Elle fut merveilleuse dans Thaïs à la salle Garnier voilà à peine une semaine et son charisme a à nouveau envouté l’assistance. La belle Marina Rebeka n’hésita pas à pousser le contre ré, déroule à l’infini la puissance de sa voix et semble disposer d’un souffle lui aussi sans limites…

    Après miramide et la trilogie Anna Bolena, Roberto Devereux et Maria Stuarda, vient le temps de Norma et de la grande mélodie Bellinienne.

Le final du concert est un moment de grâce. Marina Rebeka prend le public par la main sur le chemin de l’émotion avec un « Casta diva » solaire, sans fioritures inutiles ,sincèrement habité et légitimement ovationné. Puis ce Belcanto sur le Rocher s’achève avec le duo Norma-Adalgisa totalement maitrisé par les deux interprètes qui semblent prendre un grand plaisir à l’exercice et à le partager avec le public.


En sortant de ce joli moment de Belcanto bien des spectateurs avaient du mal à comprendre pourquoi
nos théâtres sont fermés alors que le Rocher a lui réussi avec l’opéra de Monte-Carlo à faire cohabiter
vie culturelle et exigence sanitaires….
Je dis cela, je ne dis rien..
Yves Courmes.

Photos Alain Hanel

 

Document attaché : DU BELCANTO SUR LE ROCHER
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