9 Février 1899, 3 jours seulement après la mort pour le moins « scabreuse » du président Félix Faure, une foule impatiente se presse au Cirque des Champs-Elysées pour assister à une nouvelle audition de l’Apprenti Sorcier, poème symphonique inspiré à Paul Dukas ( 1865-1935 ) par un texte de Goethe der Zauberlehrling ( 1797 ) où sont contées les mésaventures d’un apprenti sorcier paresseux qui, en l’absence de son maître, met en action un balai magique dont il ne parvient plus à contrôler les mouvements.
Très grande finesse d’instrumentation avec un basson qui tient le rôle du balai.
Condisciple de Claude Debussy au Conservatoire de Paris, Dukas avait obtenu le second Prix de Rome en 1888 et il aurait pu rester toute sa vie un musicien méconnu mais il fut, à partir de ses 32 ans, un musicien populaire grâce à l’ Apprenti Sorcier mais aussi grâce à ses activités de critique musical, carrière qu’il avait débuté en 1892 par un article sur une représentation de L’Anneau du Nibelung de Richard Wagner dirigée par Gustav Mahler au Covent Garden de Londres.
Notons également qu’en 1928, il succéda à Charles Marie Widor comme professeur de composition et d’orchestration au Conservatoire de Paris, où il eut pour élèves, entre autres, Darius Milhaud, Olivier Messiaen et Maurice Duruflé.
Il faut savoir que durant les dernières années de son existence, Dukas décida d’effectuer le tri dans sa production et ne garda que quelques partitions d’orchestre dont :
Polyeucte, ouverture pour la tragédie de Corneille
La Symphonie en Ut
L’Apprenti Sorcier
La Péri avec sa célèbre fanfare, poème dansé inspiré d’un légende persane et composé à une époque où Diaghilev, toujours curieux, réclame aux musiciens français des partitions « barbares » et « orientales ».
