Pendant l’année 1858, les conflits complexes et menaçants, engendrés par la passion réciproque longtemps refoulée de Wagner et Mathilde Wesendonk, mais enfin débordante, avaient forcé Wagner de quitter brusquement Zurich et l’Asile, — la belle dépendance de leur villa offerte à l’exilé par ses généreux bienfaiteurs, les époux Wesendonk, — pour se réfugier à Venise.
Avant de quitter Zurich, Minna Wagner paye les créanciers que Wagner a oublié de rembourser en partant, puis elle retourne dans sa famille en Saxe. La vente de leurs meubles, dont on peut lire l’annonce publiée dans la presse zurichoise a dû être organisée à cette occasion : ” À vendre. Pour cause de départ : un grand miroir élégant avec un beau cadre doré. Une table de jeu neuve en noyer. Une table à coulisse pour 14 personnes. 12 chaises. Des lits en noyer, des matelas en plumes, des canapés en soie, des fauteuils, des tapis de chambre, une cave à vin contenant 300 bonnes bouteilles… Chez Madame Wagner, sur le Gabler …à côté de Monsieur Wesendonk. “